14 février à COMPIEGNE-ROYALLIEU :
L’ANACR, qui participe au travail de l’association TRANS’mission sur le devenir du mémorial, était bien représentée lors de l’inauguration du nouveau Mur des Noms du Mémorial de l’internement et de la déportation de Royallieu : une cérémonie émouvante où ont été évoqués à la fois le long travail qui a été nécessaire pour faire cette importante mise à jour et le souvenir de tous ceux qui ont été internés dans ce lieu, Frontstalag 122, entre juin 1941 et août 1944 ; certains ont été libérés, d’autres transférés dans d’autres prisons et la plupart sont partis à pied du camp jusqu’à la gare de Compiègne pour être envoyés dans les camps nazis.
Pendant cette période on estime à 54 000 le nombre de personnes qui y ont été internés. Sur le Mur des Noms voulu par l’architecte du Mémorial et créé en 2009 il y avait 43 533 noms. Le Mur des Noms inauguré aujourd’hui en comporte 48 233 et il est le résultat d’un énorme travail de recherche conduit par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et financé grâce à la SNCF. Un travail de récolement des données a été réalisé et on peut maintenant suivre le parcours d’un interné. Les archives sont au Service historique de la Défense de Caen.
Après une introduction par le directeur du Mémorial Monsieur Aurélien Gnat, il y a eu plusieurs interventions :
– au nom de la Fondation pour la mémoire de la Déportation par Monsieur Bertrand Brassens qui représentait la présidente Madame Marie-José Chombart de Lawe,
– au nom de l’association TRANS’mission par Monsieur Philippe Schwartz,
– au nom du Conseil Départemental par Monsieur Eric de Valroger
– et au nom de la ville de Compiègne par Monsieur Philippe Marini.
Monsieur Gnat rappelle tous les partenaires de ce projet : avec 4 700 noms ajoutés, le travail n’est pas terminé mais c’est une étape significative ; ce nouveau Mur des Noms indique aussi la date de naissance quand elle est connue : une aide pour distinguer les homonymes souvent demandée par les familles.
Monsieur Schwartz a évoqué avec beaucoup d’émotion ses parents : son père a été interné entant que juif à Royallieu en octobre 1942, y est resté jusqu’en février 1943 où il a fait partie d’un convoi vers les camps nazis. Il a réussi à s’échapper du train avec un camarade et à revenir à Paris. Il a reçu l’aide de 11 personnes (une aide qui pouvait leur coûter la vie) et s’il a eu la force de tenter cette évasion et de la réussir c’est aussi parce que sa femme lui a régulièrement apporté de la nourriture pendant qu’il était à Royallieu. En moins de 5 mois il avait perdu 20kg mais avait, grâce à ce soutien moral et matériel, encore assez d’énergie…
Monsieur Verges, ancien déporté, était présent et a été salué avec beaucoup de respect par les intervenants.
Ont été évoqués le symbole que représentent les noms gravés ici : les noms de ceux dont les nazis ont voulu nier l’humanité… L’importance des dons faits au mémorial par des familles autant sur les internés que sur tout ce qui a pu concerner l’environnement du Frontstalag 122 et l’action de la population qui vivait autour. Et le désarroi des personnes qui ne trouvaient pas sur le Mur des Noms, le nom d’un parent, d’un ami…
14 février à BEAUVAIS, antenne de l’Université Jules Vernes:
En fin de matinée, dix – sept élèves de bac pro du lycée Les Jacobins ont visité l’exposition montée par ANACR dans le hall de l’antenne universitaire. Une présentation générale leur en a été faite afin de faire ressortir le thème du CNRD à l’occasion de la préparation duquel un groupe prépare un mémoire collectif. Les élèves ont ensuite étudié les panneaux avec un questionnaire approprié et l’aide de leur professeur.
L’après-midi, Guillaume Lanussé et moi-même avons présenté le roman de Vercors Le silence de la mer et l’adaptation de Melville en nous resituant par rapport au thème du concours, en insistant sur leurs points communs et sur les innovations du cinéaste. Notamment les thèmes des œuvres ont été éclairés par des approches littéraire, philosophique ou historique. Il s’agissait de donner des clefs de lecture à un public jeune : une huitaine de lycéens de Félix Faure étaient présents, participant pertinemment aux échanges.
Un public plus âgé habitué des conférences de l’IUTAB , ou averti par les associations notamment l’ANACR – Oise, était également présent et intéressé (25 personnes ).
Un certain nombre de participants viendront voir le film de Melville (dont des extraits significatifs ont été analysés cet après-midi) le 6 mars au CGR , dans un quartier proche.
L’ANACR a pu intéresser à ses publications* une partie du public, tandis qu’une douzaine de participants s’intéressaient à l’exposition du rez- de – chaussée. Une journée où nous avons touché un public intéressé et des jeunes lycéens qui passeront le concours au mois de mars.
Une action que nous espérons bien reconduire en 2021.
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