Voici un message envoyé par Raymond Zerline, Conseiller national de l’Association nationale des anciens combattants. Il l’a titré PAGE D’HISTOIRE :
Quelle leçon ces années d’occupation !
Nos nationalistes, avant guerre, vociféraient contre le immigrés qui « envahissent la France et mangent notre pain ». L’Occupation venue, la grande masse de nos nationalistes, groupés derrière Pétain, collaborèrent avec les envahisseurs casqués et bottés.
Aujourd’hui, papa Jean-Marie, n’est pas insensible au souvenir de Pétain.
Sa fille, la nationaliste madame Le Pen, invoque Charles de Gaulle pour preuve de son patriotisme. Un patriotisme qui justifierait sa volonté de quitter l’Europe.
Souvenons-nous que le général, patriote exilé politique, fut un des pères de l’Europe après qu’il eut tendu la main à Adenauer ; courageux geste faisant taire tout ressentiment d’autant plus à vif à l’époque.
Un de Gaulle sourcilleux quand l’honneur de la France était en jeu ; Un de Gaulle qui pourtant, le 18 juin 1942, à l’occasion du 2ème anniversaire du Mouvement de la France Libre, prononçait un discours à l’Albert Hall de Londres devant une assemblée de Françaises et de Français, comme lui exilés et combattants. Entre autres, il s’écriait :
« … Il y a là, une conséquence inéluctable de l’évolution générale qui ne cesse de resserrer l’interdépendance des nations. Qu’il s’agisse de sécurité, d’activités économiques ou de communications, l’isolement d’un état, si grand et fort qu’il puisse être, est devenu inconcevable. Des renégats du patriotisme peuvent bien crier aujourd’hui : « la France seule ! » (mot d’ordre de Maurras, homme d’extrême droite) tout en trouvant fort naturel qu’elle doive subir la compagnie d’un envahisseur détesté, mais la France, elle, sait bien que, privée d’alliance, elle serait condamnée à mort. Ce qui fait la noblesse et l’espérance de notre temps, si cruel à l’humanité, c’est qu’il aura révélé aux nations, non seulement leur solidarité matérielle, mais aussi, mais surtout, l’absolue nécessité de leur communauté morale. Si bien que d’un bout du monde à l’autre, au-dessus des champs de bataille comme à l’intérieur des usines, parmi les peuples opprimés aussi bien que chez les peuples libres, dans l’esprit des hommes de la rue comme dans celui des dirigeants, par-dessus les intérêts, les préjugés, les concurrences, s’élève et déferle aujourd’hui la vague des aspirations vers un idéal international. Pour reconstruire le monde, devenu à la fois si trouble, si complexe et si petit, il faudra bien que les peuples qui furent unis dans l’effort sanglant le demeurent dans l’effort bienfaisant. Oui, l’organisation de la solidarité internationale sur des bases pratiques mais aussi sous l’inspiration de l’éternel idéal humain est pour la France Combattante un but très clair et très précis. Voilà pourquoi nous faisons nôtre le magnifique programme des quatre libertés humaines que le président des Etats-Unis a proposé aux peuples du monde comme contrepartie de leurs peines et comme but de leurs espérances ». (De Gaulle, Discours et messages, Editions Rencontre 1970, page 204).
Le programme des quatre libertés servira de base à la Charte des Nations Unies. Tout comme l’esprit, et en certain endroits la lettre, du Programme du Conseil national de la Résistance, servira de base à cet idéal international évoqué ci-dessus et se reflétera dans la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’ONU.
Si des institutions ne répondent pas aux aspirations qui ont présidé à leur mise en place, l’exigence est d’agir pour les améliorer et non de leur tourner le dos, voire de les détruire. Ce serait renier ses propres idéaux.