Samedi 23 juillet, au petit cimetière de Nourard-le-Franc, la foule des parents, amis, camarades était nombreuse pour accompagner Lucienne Louvet en sa dernière demeure.
Six porte-drapeau étaient présents autour du cercueil représentant des organisations de la Résistance et le parti communiste : symboles de l’engagement de toute la vie de Lucienne Louvet.
Jacky Louvet, un des fils de Lucienne, a pris la parole, pour remercier d’abord les nombreuses organisations présentes et ensuite pour évoquer, très ému, la vie de sa maman.


Sur le cercueil, deux photos évoquent la vie de Lucienne Louvet : sa mère, morte alors que Lucienne avait 3 ans et son arrière-petite-fille… La jeunesse de Lucienne Louvet a été difficile : très jeune, la disparition de sa mère et la pauvreté, puis, elle avait 15 ans en 1940, l’engagement aux côtés de son père Joseph Lemaître : elle était son agent de liaison. Elle a 19 ans quand sont père est arrêté le 3 juillet 1944 au cours des rafles massives du 1er (Salency, près de Noyon, et à Mouy), du 2 (Beauvais et Montreuil-sur-Brêche), du 3 juillet 1944 ( Saint-Just-en-Chaussée, Wavignie, Catillon, Magnelay et Bulles). Quand nous avons rencontré Lucienne Louvet en 2016 (pour le N°25 de Pages de la Résistance consacré au canton de Saint-Just-en-Chaussée), elle se souvenait avec émotion mais aussi avec beaucoup de précision de cette journée, complétant la liste des raflés de ce jour là et insistant sur la dénonciation qui a été à l’origine des rafles autour de Saint-Just-en-Chaussée par un jeune FTP que Joseph Lemaître, avait caché chez lui.





Une dernière chanson, « Le chiffon rouge« a terminé la cérémonie toute de respect et de fraternité.
Le Chiffon rouge a été créé par Michel Fugain en 1977 pour « Juin dans la rue » une manifestation créée dans les années 1970 par la municipalité de gauche du Havre. Un texte est remis au parolier Maurice Vidalin qui crée « Le Chiffon Rouge » : la première interprétation publique aura lieu dans un gymnase où tous les participants se retrouvent pour l’ultime répétition. Le spectacle sera donné sur une scène gigantesque devant 40 000 spectateurs. Michel Fugain dira dans son livre en 2008 Des rires et une larme, éditions Succès « Le Chiffon Rouge est ma Légion d’Honneur à moi. ». (source : cgtvilledelyon.fr)