Michel Le Drogo animera, avec un autre membre du Comité d’Entente des associations issues de la Résistance et la Déportation, la lecture du livre de Jacques Lusseyran le 3 mars. Michel a aussi été sollicité pour animer, le 4 mars, l’échange sur le film L’affiche rouge.
Encore le 3 mars en début d’après-midi, et toujours à Beauvais, le cinéma CGR organise une projection du film de Louis Malle Au revoir les enfants ; cette projection sera suivie d’un temps d’échanges avec les spectateurs. Le CGR est au16, rue Correus, à Beauvais.
Si vous souhaitez qu’une de ces animations autour du Concours National de la Résistance et de la Déportation se passe plus près de votre établissement, voire dans votre établissement, n’hésitez pas à nous le dire : nous transmettrons votre message au Comité d’Entente !
De tous les convois de la déportation partis de France, un seul emmena des femmes Résistantes vers Auschwitz :c’est le « convoi des 31 » : car pour les matricules des femmes de ce convoi (dont seules les femmes sont envoyées à Auschwitz) commencent par 31.
Parmi les prisonnières Charlotte Delbo (matricule 31661), Marie Paule Vaillant-Couturier (matricule 31685), Danielle Casanova (matricule 31655), Hélène Solomon-Langevin (matricule 31684) … et Charlotte Decocq (matricule 31756), la seule domiciliée dans l’Oise. Dans ce convoi « Nuit et Brouillard », 1446 hommes, 230 femmes, tous et toutes Résistants ; 230 femmes, dont 119 étaient communistes ou proches du PCF ; 230 femmes dont 49 sont rentrées.
Charlotte DelboMarie-Paule Vaillant-CouturierDanielle Casanova
« Le matin du 24 janvier 1943, il faisait un froid humide d'île de France, avec un ciel bas et des traînées de brume qui s'effilochaient aux arbres. C'était dimanche et il était tôt. En entrant dans la ville, nous avons vu quelques passants. Les uns promenaient leur chien, les autres se hâtaient. Peut-être allaient ils à la première messe. Ils regardaient à peine les camions dans lesquels nous étions debout. Nous chantions et nous criions pour les faire au moins tressaillir : "Nous sommes des Françaises. Des prisonnières politiques. Nous sommes déportées en Allemagne". »
Ainsi débute le livre de Charlotte Delbo Le convoi du 24 janvier paru en 1965 aux Éditions de Minuit.
Ce 24 janvier 1943, il y a 80 ans, Charlotte Dauriat, épouse Decocq est de celles qui chantent et crient dans un camion. Elle a 32 ans ; elle a 2 enfants ; elle est ouvrière chez Brissonneau à Montataire depuis ses 13 ans ; elle est mariée à un camarade de travail Georges, un des premiers responsables des groupes armés constitué par le PCF, d’où sortiront les FTP ; elle est arrêtée en octobre 1942, d’abord transférée au fort de Romainville puis la veille du départ à Royallieu.
Enregistrée sous le matricule 31756 à Birkenau, elle est connue pour sa bonne humeur et son entrain. Elle est transférée à Ravensbrück le 15 août 1944, de là à Mauthausen le 2 mars 1945. Elle a été tuée par un bombardement à Amstetten, à la gare de triage où les déportées étaient employées à déblayer les voies et combler les trous d’obus : le 21 mars 1945, à un mois de la Libération du camp ; en même temps qu’une autre déportée du même convoi, native de Pont-Sainte-Maxence : Olga Méru épouse Melun. Dans ce convoi dit des 31000, une autre native de l’Oise, Hélène Vervin, épouse Castera, née à Chiry-Ourscamp où une allée porte son nom.
Se souvenir d’elles et de leurs camarades de Résistance c’est rendre hommage à leur courage. C’est aussi saluer toutes les femmes qui se lèvent encore aujourd’hui pour combattre l’arbitraire qui tente de les faire taire.
Le 27 janvier, journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité, une cérémonie se déroulera au Mémorial de Royallieu à Compiègne : l’ANACR-Oise a été invitée et sera représentée par Françoise Vincent.
Entre 1942 et 1944, 42 000 personnes ont été déportées depuis le camp de Royallieu. Le parcours qu’ils empruntaient à pied, jusqu’à la gare de Compiègne, est désormais symbolisé par 150 clous en bronze implantés dans le sol. L’ANACR-Oise était invitée à cette inauguration et Hélène Boulanger était présente. Avec les autres participants, elle a refait ce chemin, près de trois kilomètres, avec beaucoup d’émotion.
Nous venons d’apprendre que la Société d’histoire moderne et contemporaine de Compiègne organise une conférence ce samedi qui pourrait intéresser ceux qui « suivent » ce blog :
Samedi 21 janvier à 15h,
bibliothèque municipale Saint-Corneille, salle Le Chatelier
Paroles de Résistants et de déportés d’après des interviews filmées inédites par Marc Tavernier, documentaliste
Il n’est pas nécessaire de s’inscrire.
Marc Tavernier a réalisé, en 2009, un film sur le camp de Royallieu et il a ensuite enregistré les témoignages des Résistants et Déportés venant au Mémorial ! Au cours de cette conférence, il présentera certains de ces films.
Un travail de mémoire au long cours, d’autant plus précieux qu’aujourd’hui, ces témoins (on devrait dire « ses témoins ») sont disparus…
Un travail de mémoire au long cours, d’autant plus précieux qu’aujourd’hui, tous ses témoins sont disparus…
A l’occasion de son 2ème anniversaire, l’association Sunbula vous invite à partager un moment solidaire et culturel intitulé « Balade en Palestine » pour « découvrir la Palestine par la porte culturelle » et « vivre et transmettre l’énergie du peuple palestinien ». Un double objectif entre culture et combat politique qui est partagé par l’ANACR-Oise (comme l’ANACR Nationale) qui soutient la cause palestinienne, pour le respect des accords signés et pour le respect de la vie du Peuple Palestinien.
Mais avant cette annonce, l’ANACR-Oise vous adresse ses meilleurs vœux pour cette année 2023, en espérant la cessation de tous les conflits, le retour de la Paix pour une vie apaisée.
Que cette année 2023, année du 80ème anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance, soit une année riche en initiatives pour faire connaître l’histoire de la Résistance, le courage et la lucidité des Résistants qui se sont engagés, jeunes ou moins jeunes, ouvriers ou intellectuels, hommes ou femmes pour que vive une certaine idée de la France, Libre et Fraternelle.
Le premier exemple nous vient de Chantilly, avec un film proposé le 27 janvier : à 20h30 dans la salle Bouteiller sera présenté un documentaire réalisé par des jeunes cantiliens (âgés de plus de 17 ans jusque 25 ans) dans le cadre du « Défi Jeunes 2022 » organisé par la ville : accompagnés de réalisateurs professionnels, ils sont allés sur les pas de l’abbé Charpentier. Ce prêtre de Chantilly a été arrêté le 23 janvier 1944 au cours d’une rafle ; interné d’abord à la prison de Compiègne puis dans le camp de Royallieu, il a été déporté à Mauthausen près de Linz en Autriche par le convoi parti de Compiègne le 22 mars 1944 . Il est gazé le 7 août 1944 à Hartheim (un château, situé à 27 km à l’ouest de Linz, qui a été le centre d’extermination par gaz du camp de Mauthausen).
Voici un aperçu de la vie de l’abbé Charpentier d’après le livre de Xavier Leprêtre Même au péril de la Liberté, Senlis, Chantilly … 1940 – 1944.
En couverture, deux prêtres Résistants et morts en déportation : à droite, l’abbé d’Amyot-d’Inville (à Senlis) et à gauche, l’abbé Charpentier (à Chantilly)
Né en 1882, à Beauvais, Louis Charpentier devient 2ème vicaire à Clermont en 1907 ; pendant la Première Guerre mondiale, il est infirmier-brancardier et il est décoré de la Croix de Guerre ; en 1938 il est nommé curé-doyen de Chantilly où il fonde l’école Notre-Dame.
Il disait la messe dans une cave pour des réfugiés, des réfractaires du STO, des Résistants. Il était au courant de l’activité de l’abbé Amyot d’Inville (parachutage et sauvetage d’aviateurs anglais) ; il lisait en chaire les messages pontificaux et des textes des jésuites appelant à s’opposer au nazisme et au régime de Vichy au nom des valeurs chrétiennes (en novembre 1941, parait le premier numéro des Cahiers du Témoignage chrétien, fondé par prêtre le jésuite Pierre Chaillet, devenu par la suite Témoignage chrétien. Il était sous-titré « France, prends garde de perdre ton âme »,)
Le 25 juillet 1943, alors que le Service du travail Obligatoire vient d’être imposé par la loi du 16 février 1943,l’abbé Charpentier l prononce une homélie où il exprime le refus de la collaboration du « néo-paganisme » nazi. Cette homélie impressionne fortement les esprits : le texte circule sous le manteau dans Chantilly et est bien connu de l’Occupant.
Le dimanche 23 janvier 1944 de nombreux cantiliens (200 ?) sont arrêtés par les Allemands secondés par des policiers français. Ils seront tous relâchés dans la même journée sauf l’Abbé Charpentier, Paul Picot et Robert Cluzeau (le préparateur du pharmacien Hurbain, collaborateur notoire qui avait été abattu par la Résistance en janvier 1944 pour avoir donné une liste d’otages aux Allemands) et 22 autres personnes.
Ils seront internés à Compiègne (Royallieu ou Maison d’Arrêt) ; une partie reviendra à Chantilly le 10 février 1944 les autres étant tous regroupés à Royallieu. Très vite l’abbé Charpentier peut dire la messe ; à Royallieu il retrouve d’autres prêtres (l’abbé Amyot d’Inville qui sera déporté le 27 janvier à Buchenvald et mourra à Wieda le 29 janvier 1945 ; le père Jacques arrêté pour avoir caché des Juifs qui sera aussi déporté et mourra peu après sa libération de Mauthausen le 5 mai 1945).