2020 : les vœux de l’ANACR-Oise

voeux2019

L’ANACR Oise remercie chaleureusement  toutes celles et tous ceux qui partagent la Mémoire et les valeurs de la Résistance, qu’elle s’efforce de transmettre aujourd’hui.

Les Résistantes et les Résistants ont par leurs actions, leur volonté et leurs sacrifices, pris une part décisive pour que la France soit libérée du joug de l’extrême droite nazie. Cet engagement populaire a permis -avant la victoire et au-delà de victoire- la création du CNR (Conseil National de la Résistance) et de son Programme « Les jours heureux » : programme de justice sociale, de paix, de démocratie et de libertés, programme émancipateur que le patronat, la finance, les forces conservatrices et revanchardes voudraient aujourd’hui voire disparaître.

Souvenons-nous, à l’aube de cette nouvelle année 2020, du Programme du CNR :

  • Établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement su suffrage universel, droit de vote des femmes.
  • La pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression.
  • La liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères.
  • Liberté d’association, de réunion et de manifestation. L’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance, le respect de la personne humaine. L’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi.
  • Création de la Sécurité Sociale, les Allocations Familiales, le Retraite par Répartition pour tous permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours

Ce sont ces dispositions de progrès qui ont été mis en œuvre dès la Libération de notre pays dévasté, que le patronat français (MEDEF) et les gouvernements qui le servent ont souhaité détricoter au prix de nouvelles souffrances pour notre pays et son peuple.

Notre association au nom de la mémoire de la Résistance apporte son soutien aux luttes sociales en cours et n’aura cesse de rappeler les sacrifices consentis par la Résistance, pour garantir l’avenir et le progrès démocratique et social.

Nous vous souhaitons une bonne année 2020.

Hélène Boulanger Fabre, Présidente ANACR-Oise et Alain Blanchard, Vice Président ANACR-Oise

Cérémonie en hommage au Colonel Fabien : le 27 décembre au Père-Lachaise

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source : Maitron

Le 27 décembre à 11h, l’ANACR déposera une gerbe sur la tombe du colonel Fabien au cimetière du Père-Lachaise.

Chacun est invité à participer à cet hommage ou à s’y associer par la pensée.

Lucienne Fabre-Sébart avait été agent de liaison pour le colonel Fabien ; elle a assisté à ses obsèques et voici ce qu’elle dit dans ses souvenirs : « En décembre 1945 nous apprenions, avec une immense peine, la mort de notre Colonel Fabien, de ses amis et de la jeune agent de liaison FTPF, Gilberte LAVAIRE que j’eus maintes fois l’occasion d’apprécier. Leurs obsèques eurent lieu à Paris, dans ce froid mois de décembre. Nous étions toutes et tous là pour honorer nos regrettés amis. »

C’était il y a 75 ans…

Ci-dessous le texte du bureau national de l’ANACR organisant la cérémonie du 27 décembre 2019 :

Anniv.Mort Colonel FABIEN

Et voici la courte biographie consacrée à Pierre Georges, alias colonel Fabien, dans la plaquette N°30-31 de l’ANACR-Oise Hommage à Lucienne Fabre-Sébart (1920-2018) : 

Fabien (colonel), de son vrai nom Pierre GEORGES (1919 -1944) ; apprenti boulanger puis ajusteur ; responsable des Jeunesses communistes ; lieutenant des Brigades internationales : engagé à 17 ans en octobre 1936 il sera blessé à 3 reprises ; interné pour activités communistes le 2 décembre 1939, il s’échappe en juin 1940 et reprend contact avec le parti communiste dans le sud de la France. Début 1941, il revient à Paris où il entre à la direction nationale des Jeunesses communistes ; chargé d’organiser le premier groupe armé par le parti communiste, il est l’auteur du premier attentat contre un officier allemand le 21 août 1941 au métro Barbès-Rochechouart ; il échappe de peu à une arrestation le 8 mars 1942 et quitte Paris. En Franche-Comté, sous le nom de colonel Fabien, il sera un grand chef FTP. Blessé le 25 octobre 1942, il revient sur Paris où il est arrêté le 30 novembre 1942 : torturé, il est emprisonné d’abord à Fresnes, à Dijon puis au fort de Romainville ; il s’évade en mai 1943 et va organiser les maquis dans les Vosges, en Haute-Saône et dans le Centre-Nord. Après avoir participé à la Libération de Paris, il rassemble un groupe de cinq cents hommes pour continuer la lutte contre l’armée allemande avec les forces françaises et alliées. Sa troupe devient vite un régiment rattaché à la division Patton et engagé dans la campagne d’Alsace pendant l’hiver 1944. Il meurt à Habsheim, près de Mulhouse, tué avec cinq de ses compagnons par l’explosion d’une mine qu’ils étaient en train d’examiner. Une station de métro et une place porte son nom à Paris. (source : MAITRON)

Déclaration de l’ANACR nationale du 15 novembre 2019

CONTRE LA DECLARATION REVISIONNISTE DU PARLEMENT EUROPEEN

Le 1er février 2006, suite à l’adoption le 25 janvier précédant par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe d’une «Résolution 1481» assimilant dans l’un de ses attendus les ex-régimes communistes d’Europe orientale et centrale au régime nazi, l’ANACR, «sans cautionner pour autant les régimes qui, avant comme après-guerre, s’en sont réclamés, ainsi que les graves atteintes aux libertés et aux droits de l’homme qu’ils commirent en son nom, s’élev[ait] fermement contre les tentatives d’assimiler l’idéal communiste à l‘idéologie nazie, tentatives qui – telle celle récemment menée à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe – n’ont d’autre objet ou pour conséquence que de relativiser le caractère monstrueux et la spécificité du nazisme». Et rappelait qu’«au nom de leur idéal, des millions de communistes, tant dans les pays occupés par les nazis, l’Italie fasciste ou le Japon, qu’en Allemagne même et dans les autres pays fascistes, ont, fraternellement unis aux autres résistants de toutes opinions démocratiques, lutté avec eux pour abattre la «bête immonde», et que des centaines de milliers voire des millions d’entre eux ont donné leur vie dans ce combat pour la Liberté et la dignité humaine. Elle rappel[ait] aussi le rôle capital de l’Union soviétique aux côtés des alliés américains, britanniques et français dans la victoire sur l’Allemagne hitlérienne et le fascisme japonais».

Treize ans plus tard, se référant explicitement à cette «Résolution 1481» du Conseil de l’Europe, le Parlement de l’Union européenne, dans sa session du 19 septembre 2019 – a récidivé, en adoptant une déclaration «sur l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe» concernant le Pacte germano-soviétique d’août 1939, dont c’est le 80ème anniversaire et qui est présenté en ces termes comme étant le responsable de la 2ème Guerre mondiale : «la Seconde Guerre mondiale, conflit le plus dévastateur de l’histoire de l’Europe, a été déclenchée comme conséquence immédiate du tristement célèbre pacte de non-agression germano-soviétique du 23 août 1939, également connu sous le nom de pacte Molotov-Ribbentrop, et de ses protocoles secrets, dans le cadre desquels deux régimes totalitaires ayant tous deux l’objectif de conquérir le monde se partageaient l’Europe en deux sphères d’influence»…

Les députés européens – dont hélas des Français n’étant pas tous du Rassemblement national – ayant signé ce texte ont ainsi escamoté l’Anschluss de l’Autriche par le Reich en février 1938, l’occupation des Sudètes tchécoslovaques abandonnés en octobre 1938 à Hitler lors de la Conférence de Munich par la France et la Grande-Bretagne, le démembrement de la Tchécoslovaquie et l’annexion au Reich de la Bohême-Moravie en mars 1939, mais aussi les agressions italiennes contre l’Ethiopie en octobre 1935 et contre l’Albanie en avril 1939, du Japon contre la Chine en 1937, tous événements intervenus avant la signature du Pacte germano-soviétique… Pensent-ils que ces événements n’auraient aucun rapport avec la Seconde Guerre mondiale ? Si tel était le cas, ce serait plus que navrant, affligeant !

Ce texte du Parlement européen du 19 septembre 2019 constitue de fait un véritable manifeste d’écriture révisionniste de l’Histoire, qui a soulevé dans la plupart des pays de l’Union Européenne l’indignation non seulement des anciens combattants contre le nazisme et le fascisme, mais aussi celle de femmes et d’hommes de diverses sensibilités de toutes générations soucieux de vérité historique, de ne pas voir banalisée la spécificité génocidaire du nazisme en la diluant dans le concept de totalitarisme, d’élus de toutes tendances démocratiques ainsi que de très nombreux historiens spécialistes de la Seconde Guerre mondiale.

La «Fédération Internationale des Résistants» («F.I.R.»), qui rassemble 38 associations d’anciens Résistants et de passeurs de mémoire des valeurs et combats de la Résistance – dont l’ANACR – de 24 pays européens et Israël, a publié le 24 septembre dernier à propos de cette Résolution du Parlement européen la déclaration suivante, à laquelle l’ANACR – qui réitère sa condamnation du 1er février 2006 – s’associe pleinement : «La FIR et ses fédérations membres ne peuvent approuver cette résolution en aucune façon. Le texte de la déclaration [du Parlement européen] n’indique pas l’avenir de l’Europe, mais constitue un retour idéologique aux pires moments de la guerre froide… »

L’ANACR – Le 15 novembre 2019