Jean-Pierre Besse et André Dumontois à l’honneur le 8 mai 2023

Le 8 mai prochain, l’ANACR-Oise sera présente un peu partout pour les cérémonies de commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Comme d’habitude et avec, selon les cas, nos porte-drapeaux, des interventions, des fleurs ou simplement être là, avec l’idée d’honorer et de témoigner.

Mais il y aura parmi toutes les commémorations, deux qui seront particulièrement importantes :

  • l’une à Saint-Maximin honore le travail de Jean-Pierre Besse, son travail d’historien mais aussi son engagement à l’ANACR et la création de l’association Résistance60 (aujourd’hui reprise en charge par d’autres historiens avec le site résitance60.fr )
  • L’autre à Tracy-le-Mont honore l’engagement et le courage d’un grand Résistant, André Dumontois, en inaugurant la restauration d’une stèle rappelant son sacrifice et le dévoilement de la plaque « Espace Dumontois ». La restauration de la stèle a été une initiative du comité ANACR de Noyon et elle a été prise en charge par celui-ci.

Une journée d’étude a été organisée à Beauvais le 19 octobre 2022 en hommage à Jean-Pierre Besse et nous en avons bien sûr fait l’annonce et le compte-rendu sur ce blog : à lire -ou relire- pour se souvenir de l’immense travail accompli par Jean-Pierre Besse pour mieux connaître et faire connaître l’histoire de la Résistance dans notre département.

A lire également la présentation qu’en propose le site resistance60 héritier et continuateur du travail de Jean-Pierre Besse.

Jean-Pierre Besse est décédé en 2012 et l’ANACR-Oise a publié deux plaquettes pour honorer sa mémoire :

  • le N°18- Émile Hérisson ® & Raymond Zerline ® : Hommage à Jean-Pierre Besse – publié en novembre 2012
  • le N°27- Collectif : Jean-Pierre, Toujours parmi nous – publié en décembre 2017

Et Jean-Pierre Besse a décrit le parcours héroïque d’André Dumontois dans le CDROM sur la Résistance dans l’Oise publié en 2003 (fiche 8001) et accessible sur le site Résistance60.fr. Un article est aussi consacré à André Dumontois dans le Maitron dont nous extrayons ceci :

dans le cimetière de Noyon – maitron.fr

« Il reçut à titre posthume la Légion d’honneur, le titre de commandant FTP et celui de lieutenant du réseau Jean-Marie. André Dumontois fut reconnu « Mort pour la France » (AC 21 P 176830) à titre militaire. Une stèle commémorative a été érigée à Tracy-le-Mont, dans l’espace André-Dumontois. Un monument a été élevé à l’entrée du cimetière de Noyon. « Sa famille , la ville de Noyon, le Comité A.N.A.C.R. ont érigé cette stèle à la mémoire du Capitaine André DUMONTOIS Résistant Mort héroïquement pour la France à Paris le 6 Juillet 1943 1902-1943 – Et voici l’océan de notre immense peine ». »

Le monument a été érigé par sa famille, la ville de Noyon et le comité ANACR ; « Et voici l’océan de notre immense peine » est une citation de La Prière de Charles Péguy en pèlerinage à Chartres « Étoile de la mer, nous naviguons vers Votre cathédrale » :

« Étoile du matin, inaccessible Reine,
Voici que nous marchons vers Votre illustre cour,
Et voici le plateau de notre pauvre amour,
Et voici l’océan de notre immense peine.

Une stèle a aussi été installée à Tracy -le Mont en 1996, et c’est elle qui a été restaurée à l’initiative du comité ANACR de Noyon er de l’est de l’Oise.

Jane et Raymond Hermann appartiennent au Front national et organisent, sous la direction d’André Dumontois, les premiers groupes armés devenus le détachement FTP Kellerman, dans la région de Thourotte. Ce groupe réalise les premières actions contre les troupes d’Occupation (sabotage à Baboeuf et Pimprez).

Fiche 7929 du CDROM La Résistance dans l’Oise – JP Besse

Le détachement Kellermann naît du groupe de Résistance constitué, à partir de l’automne 1940, dans la région de Noyon par André Dumontois, alias « Lucien ». Ce dernier en reste le responsable jusqu’à son arrestation à Paris en juillet 1943, date à laquelle le détachement disparaît.
Après les arrestations du 5 octobre 1941, Dumontois part quelque temps dans la Somme, puis reprend contact avec Armand Duvivier et Edmond Léveillé.
A partir de 1942, le détachement Kellermann dépend en théorie du Front national, dirigé à Thourotte par le couple Hermann chez qui Pierre Auzi rencontre André Dumontois.

Le détachement Kellermann a à son actif un certain nombre d’actions :

  • destruction des deux pylônes à haute tension au lieu-dit les « Fonds Gamets » à Beaulieu-les-Fontaines, dans la nuit du 1er au 2 juin 1943 ;
  • sabotage de la ligne téléphonique à Bichoire, commune de Guiscard, dans la nuit du 2 au 3 juillet 1943, un câble contenant quatre-vingt-quatorze fils et utilisé par l’armée allemande est sectionné le long du CD 128 ;
  • action contre l’aqueduc de Montmacq le 30 avril 1943 ;
  • démolition de l’observatoire du plateau d’Attiche entre Ribécourt et Cannectancourt ;
  • et surtout le déraillement de Pimprez dans la nuit du 23 au 24 février 1943, à 1h15, au point kilométrique 98 700 à un kilomètre au nord-est de la gare de Ribécourt, un train de permissionnaires allemands déraille. Il y a vingt huit morts selon les résistants, six tués et vingt-trois blessés selon les rapports officiels ;
  • et celui de Baboeuf, dans la nuit du 8 au 9 mai 1943, le train de voyageurs D23, Paris-Berlin, déraille au point kilométrique 111 250 à Béhéricourt. Il y a plusieurs blessés (deux à quatre selon les sources).

Ce groupe travaille en relation étroite avec le réseau Jean-Marie Buckmaster. André Dumontois appartient aux deux organisations et André Pons a confirmé la présence d’hommes appartenant à ces deux organisations à Pimprez, Baboeuf et au parachutage de Champlieu. Des armes sont d’ailleurs destinées au groupe de Dumontois qui les a fait transporter le 20 juin 1943.

Fiche 8317 du CDROM La Résistance dans l’Oise – JP Besse

André Pons est né en 1923 à Compiègne où ses parents sont boulangers. Il fréquente l’école nationale professionnelle de Saint-Etienne en 1939-1940, puis rentre à Compiègne après la défaite. Il est contacté, en avril 1943, par Marcel Ptchelinseff pour le réseau Jean-Marie et recrute des équipes pour le parachutage, le renseignement et le sabotage.

André Pons, alias « Ken », est en contact avec les FTP du détachement Kellermann dont le chef, André Dumontois, est aussi membre du réseau Jean-Marie. Il collabore aussi avec le mouvement Résistance. Il crée le groupe Bleuets dont les membres participent au parachutage de Champlieu, dans la nuit du 14 au 15 juin 1943.

En juillet 1943, le réseau Jean-Marie est démantelé sur l’Oise. André Pons, qui est alors en mission à Paris, échappe à l’arrestation, mais son frère (Robert, né le 30 mai 1921 à Meaux) et son père (Régis, né le 20 avril 1896 en Haute-Loire) sont arrêtés. Son père est relâché quelques jours plus tard, son frère en janvier 1944. André Pons est par la suite envoyé dans le centre de la France comme agent de renseignement du réseau Jean-Marie. Il est en particulier chargé de rechercher des terrains de parachutage.

A la Libération, revenu dans l’Oise, André Pons s’engage. Il quitte l’armée en septembre 1945.

Fiche 7950 du CDROM La Résistance dans l’Oise – JP Besse

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