« La Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation » a été instituée par une loi le 14 avril 1954 à l’initiative du sénateur Edmond Michelet (il a lancé un premier appel à résister le 17 juin 1940, avait été membre du réseau de résistance Combat et avait été déporté à Dachau en septembre 1943). Cette journée du souvenir est fixée au dernier dimanche d’avril, date proche de l’anniversaire de la libération de la plupart des camps.
Ce dimanche 25 avril, l’ANACR sera représentée aux cérémonies organisées dans le respect des contraintes sanitaires c’est à dire avec un nombre très réduit de participants :
- à Mouy à 10h sur la Place Cantrel devant le Monument aux Morts.
- au Mémorial de l’internement et de la Déportation de Royallieu
L’ ANACR participera aussi aux lectures de témoignages, lettres et poèmes qui seront proposées à partir de 11h devant la mairie de Lamorlaye à l’initiative de la municipalité et avec les associations ALMA et Le Coin des poètes de Morlacca.
Voici le message rédigé conjointement par la Fédération nationale des Déportés, internés, Résistants et patriotes (FNDIRP), la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et les Associations de mémoire des camps nazis et l’Union nationale des Associations de Déportés Internés de la Résistance et Familles (UNADIF-FNDIR) et publié dans Le Patriote résistant d’avril 2021 (N°962) :
Message pour la Journée nationale du Souvenir des victimes et des héros de la Déportation
Dimanche 25 avril 2021
Soixante-seize ans après le retour des derniers déportés libérés, le souvenir de la Déportation demeure dans notre mémoire collective et ne doit pas s’effacer. Ce que furent les camps d’extermination et de concentration nazis et l’horreur vécue par des millions d’êtres humains qui en furent les victimes, ne sont pas une simple page documentaire de l’Histoire du XXe siècle. L’humanité y a été atteinte dans ce qu’elle a de plus sacré.
Des êtres humains étaient catégorisés en surhommes et sous-hommes, leurs vies jugées « dignes ou indignes d’être vécues » sur décision d’un État qui avait érigé en programme politique sa conception raciste et eugéniste du monde et l’a portée à son paroxysme dans un univers concentrationnaire. Des hommes, des femmes et des enfants ont été envoyés dans des centres d’extermination ou des camps de mort lente, par un système qui niait leur appartenance à l’espèce humaine et s’employait à leur faire perdre conscience de leur propre humanité.
Pourtant, dans les pires circonstances, beaucoup ont su résister à la terreur et à la déshumanisation par la force de l’esprit et de la solidarité. Leur engagement et leur combat sont un exemple à suivre. Il nous faut aujourd’hui encore résister à de nouvelles formes de fanatisme et de barbarie qui entendent promouvoir une vision raciste de l’humanité et détruire la liberté et la démocratie par la terreur.
De nouvelles menaces nous rappellent la communauté de destin qui unit l’humanité au-delà des différences culturelles, ethniques ou religieuses et des antagonismes idéologiques, politiques ou économiques. Face à ces périls, l’espoir réside dans l’engagement de tous et en particulier des jeunes générations, à l’exemple des déportés, au service de la liberté et vers des formes nouvelles de résistance et de solidarité.
À tous les déportés, victimes des génocides ou de la répression, nous rendons aujourd’hui un hommage solennel, et nous saluons respectueusement leur mémoire.