L’hommage à Paul Morel de la maire d’Airion le 4 septembre à Clermont

Voici le texte de l’intervention de Madame Sandrine BOULAZ-DRETZ, maire d’Airion, où vivait Paul Morel et où il fut longtemps conseiller municipal, puis maire et toujours porteur de la mémoire de la Résistance :

M. Paul MOREL est né le 25 août 1919 à Fitz-James, à deux pas d’Airion.

Il a grandi pendant l’après-Première Guerre, la crise de 1929 puis l’entrée de la France dans le conflit. Très vite, tout comme sa maman, il a pris les armes pour faire face à la barbarie et est entré en résistance.

Bien d’autres ici en parleront mieux que moi mais on ne peut pas comprendre Paul MOREL sans savoir qu’il avait 20 ans en 1939 et que cette époque a ensuite marqué sa vie d’homme, de père, d’élu.

Déjà imprégné de valeurs fortes comme la solidarité, la liberté, l’égalité, le patriotisme puisque sa mère elle-même a été résistante, puis élue – conseillère municipale de 1945 à 1959 à Breuil-le-Vert.

Paul MOREL est d’abord connu par les habitants d’aujourd’hui car il a effectué plus de 40 ans de mandat

  • – élection du 26 avril 1953,
  • – élection du 21 mars 1959,
  • – élection du 27 mars 1965,
  • – élection du 27 mars 1971,
  • – élection du 25 mars 1977,
  • – élection du 19 mars 1983 à la suite de laquelle il effectue son unique mandat de Maire,
  • – élection du 24 mars 1989 puis Maire Honoraire d’Airion depuis cette date.

Il est également membre du CCAS jusqu’en 2014 (95 ans).

Il s’investit particulièrement dans le devoir de mémoire – travail sur les Morts pour la France du village et mise en valeur des tombes, plantation d’un sapin aujourd’hui devenu grand dans le cimetière, l’écriture d’un livre mais aussi un recueil de toutes les délibérations du conseil municipal pendant ses années de mandat, recueil qu’il m’a remis en 1993 quand j’ai commencé à découvrir les charmes d’Airion puis à m’y établir en 1997.

Il ne se passait pas un jour sans que je ne croise Paul MOREL en vélo, puis à pied avec toujours le sourire, un mot gentil. Discret mais toujours présent, connaissant tout le monde sans jamais faire de l’ingérence chez chacun, une personne, que dis-je une famille bienveillante, dévouée aux autres puisque sa femme Gisèle, « infirmière », était tout aussi investie que lui pour faire le bien autour d’elle (soins, vaccin, etc.).

Quand on sait que le vélo lui a sauvé la vie, ainsi qu’à deux aviateurs, un américain et un australien, puisque les Allemands cherchaient une voiture avec trois personnes, je ne regrette pas le maigre cadeau qu’il a reçu pour son centième anniversaire, un vélo en métal que lui a remis Eric PRIEM, fils de Jacques PRIEM qui a œuvré au conseil municipal avec la même ardeur que Paul MOREL.

Il nous reste aujourd’hui de nombreuses traces des actions de Paul MOREL : l’arbre de la paix planté sous la pluie avec les élèves et l’ATSEM, les multiples documents remis par ses enfants et qui permettent de retracer l’histoire récente du village, la plaque apposée en mémoire du SCH Paul Courroy, la liste des tombes des jeunes Morts pour la France, sa maison de briques rouges à l’entrée du village avec ses volets blancs et la fenêtre du RDC toujours ouverte pour échanger un mot, les valeurs qu’il a laissées au fil des conseils municipaux et qui s’expriment toujours aujourd’hui puisque j’ai fait le choix, en accord bien sûr avec les membres du conseil municipal, d’exposer dans la mairie les pièces de l’avion abattu à Airion en septembre 1943 et le petit ouvrage écrit par M. LEQUIEN, les photos anciennes d’Airion et de préparer une balade intergénérationnelle le 2 avril 2022 dans un esprit de transmission entre les anciens et la relève.

J’ai fait un test l’année dernière et j’ai demandé aux enfants de dessiner ce qui les marquaient le plus à Airion. 80 % des enfants m’ont dessiné un âne pendu au clocher de l’église Sainte Anne, illustration et légende rappelée dans le recueil des délibérations dont j’ai parlé tout à l’heure et écrit par Paul MOREL.

D’autres comme lui travaillent à ce devoir de mémoire comme Bernard Boullier qui immortalise les moments de vie importants de la collectivité et que je remercie pour les photos mais aussi M. Gras ou M. Mesquita qui font de nombreuses recherches sur le village. M. GRAS a d’ailleurs travaillé de nombreuses heures avec Paul MOREL à ce travail d’écriture.

En conclusion, Paul MOREL, comme il l’était dans la vie, a laissé des traces discrètes mais nombreuses et durables dans le village. Il nous appartient aujourd’hui de poursuivre ce devoir de mémoire dans un monde où les témoins d’une époque barbare se font de plus en plus rares mais qu’il ne faut pas oublier.

Je remercie ses enfants de m’avoir sollicitée pour cette cérémonie et reste à leur disposition pour quoi que ce soit.

Toutefois, deux requêtes de la part des Airionnais :

  • est-il possible de se remémorer ensemble Paul MOREL à Airion ?
  • est-il possible de faire reproduire son ouvrage « J’avais 20 ans en 1939 » afin de l’offrir aux élèves qui quittent le primaire pour se diriger vers le collège ?

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